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Comprendre le comportement des investisseurs et trouver des outils pour mieux les guider

Amélie Lecocq et Mélissa Vienneau ont reçu des bourses totalisant 32 500 $ pour mener des recherches bien d'actualité.
Amélie Lecocq et Mélissa Vienneau ont reçu des bourses totalisant 32 500 $ pour mener des recherches bien d'actualité.
Photo : Michel Caron

5 mars 2009

Reno Fortin

Les investisseurs sont-ils influencés par des mouvements de masse quand la bourse s'emballe? Est-il possible de mieux cerner l'information disponible pour éclairer ses choix d'investissement? Voilà deux questions fort pertinentes qui occupent respectivement deux étudiantes actuellement à la maîtrise en administration, concentration finance. Mélissa Vienneau et Amélie Lecocq ont reçu récemment des bourses prestigieuses pour poursuivre leurs travaux.

Mélissa Vienneau s'est vu remettre la bourse d'études supérieures du Canada Joseph-Armand-Bombardier  au montant de 17 500 $ attribuée par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. Son sujet de mémoire a pour titre Un nouvel aperçu de la finance comportementale : contagion et mouvements boursiers, sous la direction du professeur Jean Desrochers.

«Mon projet de recherche se base sur l'idée que les investisseurs ont une rationalité limitée et que dans les moments de stress, ils tendent à ne pas prendre des décisions d'investissement en se basant sur les données financières et économiques disponibles sur le marché, mais plutôt en regardant dans quoi les autres investissent pour ainsi les imiter, explique Mélissa Vienneau. Ils font cela parce qu'ils présument que les autres sont plus informés qu'eux, sans savoir avec certitude que ces derniers n'ont pas fait comme eux. L'objectif de mon mémoire est de vérifier si ce comportement est présent sur le marché boursier canadien.»

Meilleure information

Quant à Amélie Lecocq, elle a reçu une bourse de 15 000 $ provenant du ministère des Finances du Québec liée à son mémoire de maîtrise qui s'intitule Le contenu informationnel des prêts syndiqués sur les marchés boursiers et obligataires, sous la codirection des professeurs Claudia Champagne et Frank Coggins. Sa candidature a été retenue non seulement en raison de l'excellence de son dossier académique, mais aussi de la pertinence du projet de recherche pour le ministère des Finances.

Amélie Lecocq explique : «Les banques participant au syndicat de prêt se doivent de posséder beaucoup d'informations sur les entreprises à qui elles prêtent des fonds. Vu la source de provenance des informations, il est possible de dire que ces informations sont jugées comme étant de grande qualité. Lorsqu'elles se retrouvent sur le marché secondaire des prêts syndiqués, ces informations peuvent avoir leur utilité pour les investisseurs. Ces derniers peuvent utiliser ces informations afin de construire leurs portefeuilles d'actions ou d'obligations, ce qui a pour effet d'influencer les marchés boursiers. Si les liens entre le contenu informationnel des prêts syndiqués et les marchés boursiers pouvaient être mieux compris, et en exploitant l'information financière contenue sur le marché secondaire des prêts syndiqués, les investisseurs seraient à même de pouvoir mieux choisir leurs investissements sur les marchés boursiers et obligataires. Le ministère des Finances ayant comme objectif de favoriser le développement économique par des choix d'investissement plus judicieux, ce projet de recherche rejoint donc certaines des préoccupations du ministère», résume-t-elle.

Ce concours au ministère des Finances du Québec était ouvert aux étudiants en économie, en finance et en fiscalité dans les universités québécoises, et seulement deux bourses étaient attribuées pour le programme 2008.